Trente-cinquième album studio de Prince depuis 1978, le disque 20Ten est sorti le 10 juillet au Royaume-Uni et en Belgique néerlandophone. Puis le 22 juillet en Allemagne et en France. Plus ou moins dans le suivi des étapes de la tournée européenne du chanteur, guitariste, auteur-compositeur et producteur américain - qui n'a pas joué en Grande-Bretagne.
Diffusés avec The Daily Mirror, Het Nieuwsblad, l'édition allemande de Rolling Stone et Courrier international (groupe Le Monde), les 3 millions d'exemplaires de 20Ten sont partis comme des petits pains. Un beau résultat en ces temps de crise du disque, qui ne sera toutefois pas pris en compte par la Recording Industry Association of America (RIAA), l'association des producteurs, distributeurs et fabricants de disques aux Etats-Unis, pour délivrer une certification triple disque de platine. Hors la distribution en magasins ou par téléchargement sur des sites Internet légaux, pas de récompenses. D'autant moins que le disque, toute production américaine de Prince qu'il soit, n'a pas été diffusé à ce jour aux Etats-Unis. Et hors l'achat au jour de parution des journaux, dont le tirage a été épuisé, pas de disques non plus pour les retardataires. Quoi que.
Première piste, les sites de ventes aux enchères de type eBay. 20Ten y est proposé, avec ou sans son journal, encore scellé ou non, à des prix qui varient de quelques euros - à peine plus que le prix d'achat originel -, jusqu'à parfois 100 euros. Sur les sites Internet d'amateurs de Prince, certains ont acquis plusieurs exemplaires pour les envoyer à des fans de pays non concernés par l'opération. Généralement sans autres frais que ceux des tarifs postaux.
Plus étonnant, le disque, présenté dans la même simple pochette cartonnée que celle des journaux, a été vu bien placé dans des linéaires à ses couleurs avec affiche promotionnelle dans quelques magasins de disques au Japon, vendu au prix fort - l'équivalent de 20 euros. Accord particulier avec le Japon, retours des journaux acquis par les magasins ? Nos demandes d'explications n'ont pas eu de réponses. Enfin, des contrefaçons ont été repérées, sur des marchés, chez des soldeurs et spécialistes du disque rare. Sous boîtier plastique avec une pochette sur papier glacé et le CD pressé ou gravé sur CD-R. La mention "New Prince CD. Limited Edition" servant d'appât.
Sylvain Siclier pour Le Monde
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